Cinq sites ont été étudiés Koné, Lifou, Moindou, Ouassé et Thio. Sur chaque site les poissons ont été échantillonnés en utilisant des transects. L’environnement des poissons a également été échantillonné le long de ces transects. Les transects étaient répartis dans quatre principaux biotopes : récifs frangeants, récifs intermédiaires, récifs barrière, récifs extérieurs.
Les diversités observées sont très proches les unes des autres, à l’exception de Lifou, comparées aux valeurs observées dans le reste de la région. Les valeurs de diversité semblent suivre une courbe parabolique avec un maximum aux Fidji et un minimum en Polynésie. Les valeurs sont cependant fortement liées à des facteurs de grande échelle, tels que la taille des îles, leur degré d’isolement et la région biogéographique.
Les densités observées sont dans l’ensemble les plus fortes, à l’exception notable de Koné et dans une moindre mesure de Lifou. Cette faible densité sur ces deux sites semble s’expliquer par la configuration du lagon qui est étroit et peu profond. A Koné, la couverture corallienne et en fond dur n’est pas très élevée, tandisqu’à Lifou, les fonds présentent peu d’habitabilité.
Le niveau de biomasse des sites étudiés est plus élevé que ce qui s’observe sur d’autres sites de la région, à l’exception de Koné et Lifou, qui comme pour la densité ont des valeurs inférieures au reste des sites étudiés en Nouvelle-Calédonie.
Les cinq sites échantillonnés ont des potentiels très différents, en particulier Koné et Lifou qui présentent très probablement un potentiel bien moindre que les trois autres sites avec des densités et des biomasses beaucoup plus faibles, malgré des structures de peuplement analogues. Les sites de la côte Est ont des valeurs beaucoup plus élevées que les autres, essentiellement en raison d’un potentiel important et d’un niveau de prélèvement peu élevé.
Un gradient côte-récif barrière a été clairement mis en évidence pour la diversité, densité et biomasse d’un nombre important de composante des peuplements. Le récif extérieur ayant en général des valeurs inférieures au récif barrière. Les raisons de ce gradient sont essentiellement écologiques mais des différences de pression de pêche, liées à l’accessibilité des sites peuvent également intervenir dans ce gradient.
La pêche affecte les peuplements de poissons de récif de façon très complexe. Les modèles statistiques développés montrent que la diversité et la densité des différentes composantes des peuplements sont moins affectées que la biomasse. Les effets de la pêche ne seront pas les mêmes suivant les types de récifs exploités Pour exemple, les conséquences de l’exploitation à pression égale, des herbivores des brouteurs qui ne présentent pas la même abondance sur les récifs barrière et les récifs frangeants, seront différentes en termes d’impact sur l’écosystème.
Les résultats de cette étude montrent des contrastes importants entre les sites étudiés qu’il est nécessaire de prendre en compte dans la gestion des ressources et de l’environnement. La conjugaison des données recueillies avec d’autres approches, en particulier la télédétection et l’analyse spatiale de la pêche, devraient permettre de générer des produits tels que des modèles prédictifs pour la diversité ou la biomasse ou encore le développement d’indicateurs d’effets de la pêche.