C’est afin de répondre à un objectif de mise en place de bases de données provinciales standardisées pour la gestion et la compilation des données de pêche professionnelles qu’un cahier des charges a été développé par la CPS. C’est sur cette base que les Provinces ont entrepris le développement de leur propre base de données.
Le lancement de l’application développée par la Province Sud a permis de mettre en exergue l’intérêt de l’outil en termes de suivi de la filière mais également son potentiel à des fins de gestion en raison du nombre important de données stockées dans la base. L’évaluation des potentialités offertes par ce type de base de données pour le développement d’outils statistiques d’aide à la gestion et au suivi des ressources récifo-lagonaires s’inscrivait comme la suite logique de la démarche, afin d’offrir aux gestionnaires un outil d’aide à la décision complétant l’expertise des agents provinciaux.
L’exercice a été réalisé sur la base des informations déclaratives de la pêche professionnelle et a permis d’envisager 2 grands types d’analyse susceptibles de fournir une assistance à la gestion de la ressource des activités de pêche :
- Des analyses descriptives qui permettent pour chaque ressource exploitée d’examiner les tendances dans le temps et l’espace, tant du point de vue des captures que des CPUE. Les productions graphiques obtenues permettent de décrire les niveaux d’exploitation et leur évolution ;
- Des analyses statistiques visant à calculer des seuils d’alerte pour l’évolution des CPUE qui permettent d’indiquer au gestionnaire une situation anormale dans les niveaux d’exploitation. Les seuils ainsi calculés alertent d’un niveau de CPUE significativement inférieur aux niveaux historiques, mais ils ne correspondent pas nécessairement à des seuils de surexploitation des stocks.
Bien que pour certaines ressources exploitées, le niveau de pertinence des seuils est insuffisant à le rendre utilisable, sur l’ensemble des ressources exploitées, 75% des volumes de captures peuvent faire l’objet d’un suivi statistique pertinent avec la prise en compte de seuils de variation et la définition de niveaux d’alerte.
L’utilisation de la cartographie de l’évolution historique des CPUE permet quant à elle de préciser géographiquement le diagnostic émis suite à l’examen des graphiques généraux, et de mettre en exergue les zones précises qui posent un problème de variation anormale de CPUE.
Le diagnostic de l’ensemble des ressources est effectué annuellement après la saisie de l’ensemble des cahiers de pêche. Dans le cas ou des seuils viendraient à être franchis, différents facteurs doivent être examinés : la saisie des données et l’identification de facteurs externes susceptibles d’influencer les variations de CPUE doivent être vérifiées.
Lorsqu’un seuil est franchi et que les problèmes de saisie et de facteurs externes sont écartés, l’hypothèse d’un problème d’état de ressource peut être avancée. L’analyse cartographique doit alors être mise en œuvre afin de préciser l’emprise spatiale de cette anomalie.