Les méthodes de captages testées sont inspirées de celles employées au Vietnam et consistent en la pose dans des fonds de baies, de lignes équipées de bois percés sur leur longueur, ou de jupes de filet type « moustiquaire ». Le principe de fonctionnement étant que les post larves pélagiques, lors de leur phase d’installation cherchent un endroit abrité ou se fixer. Les capteurs ainsi posés offrent l’abri recherché par les animaux qui viennent s’y abriter et sont ainsi collectés. Sur l’ensemble des sites testés en Grande Terre comme aux Iles Loyauté, seul le site de Ouano a donné des résultats concluants en termes de nombre d’individus collectés au cours d’une saison qui s’étend d’avril à septembre avec un pic en juin-juillet. Une variabilité importante du nombre de puerulis captés a été constatée d’une année sur l’autre. Le site de Ouano devra faire l’objet d’une attention particulière afin, d’une part, de suivre la variabilité de captage en fonction des variation climatiques interannuelles, et d’autre part, d’optimiser les possibilités de captage afin de fournir un nombre maximal de jeunes langoustes à mettre en élevage.
Pour la partie grossissement plusieurs manipulations ont été menées, et ont permis de comparer les croissances obtenues avec différents types d’aliments inertes et les croissances habituellement observées sur un aliment frais essentiellement constitué de déchets de thonidés en provenance de la filière palangrière. Le premier constat est que le mode d’alimentation consistant à utiliser les déchets de thonidés n’est pas adapté aux besoins nutritionnels des animaux car il n’offre pas de résultats probants en termes de croissance et de survie. Les aliments destinés aux crevettes d’élevage n’ont pas donné de bons résultats et ont conduit à tester des aliments piscicoles affichant un taux de protéines élevé. Il a été démontré qu’il était possible d’obtenir des croissances reproductibles de l’ordre de 0.9 grammes par jour sur un lot d’animaux affichant un poids moyen initial de 200 grammes. La comparaison des croissances et des mortalités entre l’aliment frais et l’aliment piscicole a mis en évidence les meilleures performances de l’aliment inerte tant en termes de survie que de croissance. Les expérimentations menées sur un lot de juvéniles ont montré que les besoins nutritionnels différent selon le stade de développement de la langouste. L’aliment piscicole a donné des résultats de croissance quasi nuls sur les jeunes langoustes, ce qui a conduit à la formulation et à la fabrication d’un aliment inerte censé mieux répondre aux besoins nutritionnels spécifiques de la langouste. Les résultats de croissance et de mortalité ont été extrêmement prometteurs.
Les essais de commercialisation des langoustes d’élevage ont donné des retours très positifs sur un produit qualifié de très grande qualité.
L’émergence d’une activité d’élevage de langoustes semble envisageable à moyen terme mais nécessite des améliorations en termes de croissance, de survie et de coût d’alimentation afin d’envisager la rentabilité d’une exploitation. C’est sur ces trois points qu’il conviendra d’orienter les travaux futurs.