Cette étude, qui a permis de mettre en oeuvre plusieurs méthodologies et de tester leur pertinence sur les sites étudiés, a mis en évidence des impacts notables de la crevetticulture sur la mangrove, particulièrement par le biais de l'analyse de photographies En effet, la meilleure approche paraît être celle qui aborde la problématique du point de vue global par une analyse diachronique des photographies aériennes qui mettent clairement en évidence une évolution de certaines strates végétales tant en superficie qu'en distribution géographique.
La progression et la densification de la strate de Rhizophora vers l'intérieur des terres, particulièrement au droit de sortie des bassins aquacoles ont été identifiées. La comparaison avec le site témoin vierge qui n'a guère évolué sur le même laps de temps confirme ce fait. De plus, l'évolution de la structure de la mangrove sur un site exploité est bien plus remarquable après construction de la ferme qu'avant.
Les mesures des paramètres physico-chimiques, chimiques et biologiques montrent pour certains des différences significatives entre sites (eH, Csol,Nsol, Psol, Nfeuille, Pfeuille) mais mettent également en évidence une grande variabilité intra-site, voire intra-station, qui rend leur interprétation difficile. A ce stade, il est délicat d'attribuer ces différences à un quelconque impact de l'aquaculture du fait que ces paramètres peuvent également varier en fonction d'autres facteurs naturels tels que la topographie, l'hydrologie, les apports d'eau douce, la nature de la roche mère et des sédiments, et la quantité de matière organique naturellement présente issue de la faune et de la flore en place. Ils donnent toutefois des indications.
La pertinence des méthodologies et l'interprétation des variations intra et inter sites sont discutées. Le faible nombre d'observations ne nous permet pas d'attribuer les variations à un éventuel impact de l'aquaculture. D'autres études seront nécessaires pour valider ces résultats.