La zone d’étude est située en Province Sud, dans la région de Nouméa. Trois stations ont été disposées selon un gradient côte-large. Le protocole consiste à capturer des larves à phototropisme positif grâce à des pièges lumineux de type CARE. Deux pièges sont installés chaque mois, sur chaque station, à la nouvelle lune. De retour de pêche, les larves sont triées, mises en élevage puis pré-identifées (à la famille). Les larves sont élevées jusqu’à leur identification à l’espèce, avec prises de vue régulières, puis transférées en cuves de grossissement en vue d’alimenter les bacs de l’aquarium.
Entre septembre 2008 et mai 2011, 33 pêches ont été effectuées et ont permis la capture de 6921 larves de 121 taxons appartenant à 35 familles. Suite à la phase d’élevage, 89% des larves ont pu être identifiées à l’espèce puis transférées au département aquariologie.
L’acquisition par l’Aquarium des Lagons du matériel de prise de vue a permis la réalisation des photographies, leur transfert pour partie dans la base de données et l’ajout après vérification par l’expert de l’IRD, de certains clichés dans l’outil d’identification YFishCal. Sur l’ensemble des espèces capturées, 6 n’avaient encore jamais été photographiées.
Seulement 5% des espèces répertoriées en Nouvelle-Calédonie ont été collectée sur le transect (essentiellement des Pomacentridae, Apogonidae, Lethrinidae, Siganidae et de Blennidae). La faible diversité observée dans les captures est probablement liée à la sélectivité des pièges qui n’attirent que les espèces à phototropisme positif, à un effort de pêche insuffisant et au placement des pièges à l’intérieur du lagon.
En termes de variabilité saisonnière des captures, le nombre de larves capturées par nuit et par piège est 2,5 fois supérieur en période chaude qu’en période fraiche. Ces résultats, bien que corrélés avec ceux obtenus en Australie ou dans les Caraïbes sont néanmoins à relativiser car les fortes abondances observées en période chaude ne sont souvent le fait qu’une ou deux espèces.