Utilisation de techniques vidéo pour l'observation et le suivi des ressources et des écosystèmes marins

Cette étude a permis de développer des techniques d’observation originales qui possèdent plusieurs avantages sur les techniques existantes et peuvent être utilisées en complément ou en alternative à celles-ci.

1. Observabilité, identification des espèces et des habitats et dénombrement des individus :

Les images Haute Définition offrent une grande masse d’informations, avec une couverture spatiale importante et les assemblages ichtyologiques comme les habitats sont observés de manière fiable. Les transects vidéo ont permis une comparaison quantitative (espèces et nombre d’individus) avec les comptages en plongée, mais ces deux techniques requièrent un plongeur. Les STAVIRO permettent d’observer les espèces-cibles de la pêche et des espèces remarquables avec une fréquence et une abondance accrues par rapport aux techniques avec plongeur.

2. Faisabilité des techniques in situ :

Dans le cadre de l’opération, viser l’opérationnalité complète n’était pas envisageable,  les méthodologies devant être testées dans la durée. Ceci a été fait dans la continuité de l’opération entre 2008 et 2010. Nous avons notamment mis au point en parallèle des STAVIRO, le système MICADO, testé depuis 2008 qui est un système posé sur site pour une durée de 1 à 5 jours et qui filme à intervalles programmés de l’aube au crépuscule. Ce système informe sur la variabilité journalière des peuplements. Il fournit des images étonnantes sur le comportement des espèces.

Les techniques vidéo testées sont facilement mises en œuvre dans une large gamme de conditions météorologiques et de navigation. Elles ne requièrent pas un haut niveau d'expertise sur le terrain. Les coûts matériels sont raisonnables. La vidéo tractée et les stations rotatives ne nécessitent pas de plongeur, ce qui leur confère des avantages scientifiques mais aussi logistiques en termes de nombre de stations réalisables par jour et de personnel requis. Les STAVIRO ont été testées avec succès en Méditerranée en 2010.

3. Post-traitement :

L’analyse des images nécessite une formation à l’identification au même titre que les UVC : la succession des personnes qui sont intervenues sur ce volet montre qu’une personne parvient à analyser les images au bout de 2 semaines à temps plein, et de manière autonome (sans besoin de validation) au bout de 1 à 2 mois.

L’utilisation de la vidéo permet également de revenir sur les analyses d’image, ce qui est intéressant d’un point de vue scientifique notamment pour des études à long terme et avec plusieurs intervenants se succédant au cours du temps. L’effet observateur inhérent à toute étude passant par le visuel peut ainsi être contrôlé.

La vidéo tractée et stations rotatives sont des outils de suivi prometteurs, la première de préférence pour les habitats, la deuxième pour les poissons et les habitats. Ces techniques peuvent être mises en œuvre par les services gestionnaires.

Des études complémentaires ont été réalisées en 2009 et 2010 afin de comparer quantitativement les STAVIRO et les UVC :

• a) comparaison des assemblages ichtyologiques observés par vidéo et en UVC ;
• b) comparaison de l’estimation de la taille des poissons entre plongeurs et vidéo.