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Effets des variabilités climatiques saisonnières et interannuelles sur l'habitat des les captures de thons dans la ZEE de Nouvelle-Calédonie

2005

Enveloppe

Contexte

La mise en ligne des données de températures de surface (SST) dans la ZEE Calédonienne est effective depuis mai 2005. Une étude comparative entre des systèmes d'aide à la pêche par satellite CATSAT et ORBIMAGE a été réalisée en mars 2005. Une enquête réalisée en juin 2005 auprès des capitaines d'armements a permis d'obtenir les informations nécessaires à l'établissement d'un diagnostic fiable sur l'utilisation de l'imagerie satellitaire. Ce diagnostic est en cours de réalisation et compte tenu des premières constations faites, l'orientation privilégiée serait d'étudier les modalités de réalisation d'un support à l'interprétation de l'imagerie satellitaire, via la mise en place d'une formation aux maîtres de pêche et aux capitaines d'armements (SIG, océanographie, base de données), en laissant les armements libres de souscrire au service qu'ils considèrent le plus adapté (sur la base du comparatif fourni) à leur stratégie et leur mode d'utilisation.

Finalité

Caractériser les habitats préférentiels des thonidés dans la ZEE de la Nouvelle-Calédonie et aider les pêcheurs à rechercher les zones de pêche les plus favorables selon la période et les conditions climatiques générales. Indirectement, ce travail pourrait être le premier pas vers un suivi régulier de la ressource en Nouvelle Calédonie et pourrait permettre de fournir des éléments sur la durabilité de la ressource en thonidés dans la ZEE et sur la pérennité de la filière hauturière

Résultats attendus

Montrer l'existence d'un lien spatio-temporel entre les captures palangrières de thons observées dans la ZEE de Nouvelle Calédonie (représentées par les prises par unité d'effort ou PUE) et les différentes variables environnementales (température, courants, chlorophylle) ou écologiques (proies) en présence. Définir ce lien pour les 3 principales espèces de thons pêchées afin de prévoir leur abondance en fonction de la variabilité climatique.

Résultats obtenus

La ZEE de Nouvelle Calédonie a été séparée en 3 zones définies en fonction de la distribution des captures de chaque espèce et des conditions topographiques, hydrographiques et écosystémiques du milieu. L'analyse des rendements (PUE) dans la ZEE indique de fortes tendances saisonnières dans chacune des zones. Dans la zone 1 où l'effort est constant tout au long de l'année, on observe pour le germon un pic saisonnier d'août à décembre (Fig. 5). Pour le thon jaune les PUE sont plus importantes en saison chaude. Pour le thon obèse, on observe un léger pic en juin au début de l'hiver. Pour ces deux dernières espèces, les mêmes tendances sont visibles dans les 3 zones. Pour le germon en revanche on observe deux pics distincts en juillet et en novembre -décembre pour les zones 2 et 3. Ces variations saisonnières sont explorées à l'aide des paramètres environnementaux et biologiques utilisés ou prédits par le modèle écosystémique SEAPODYM. Une comparaison des données de température et des prédictions du modèle ESSIC montre une variation saisonnière à la fois géographique et verticale de la température.

D'une manière générale, on observe une diminution de la température moyenne et une diminution de l'écart thermique saisonnier avec la profondeur. Au nord de la ZEE (Zone 1) les températures dans la couche 0-100 m sont de 2 à 3° plus élevées qu'au sud (Zones 2 et 3) et l'écart thermique entre les saisons est également moins important au nord qu'au sud (2° contre 3° respectivement). Pour la zone 1, il y a inversion du cycle saisonnier entre la couche de surface (0-100 m) et la couche intermédiaire (100-400 m), ce qui n'est pas le cas pour les autres zones. Les rendements de germon semblent être corrélés aux températures de la couche intermédiaire, alors que les rendements de thon jaune suivent plutôt les tendances de la couche de surface (Fig). Dans toutes les zones, l'augmentation des PUE de thon jaune semble être corrélée au réchauffement de la couche de surface. En revanche pour le germon et le thon obèse les relations entre la température et les PUE sont moins marquées. Les courants, la production primaire et la présence de proies peuvent jouer sur la distribution et l'abondance de thons.