Au cours de cette étude, une chaine de modèles a été développée, intégrant à la fois les paramètres physico chiques des océans et les paramètres biologiques du thon germon et des proies associées.
Le caractère oligotrophe du Pacifique sud ouest a été mis en évidence, la Nouvelle Calédonie apparait comme le point central de cette région qui est l'une des plus pauvres de monde. Les données récoltées par l'IRD confirment très bien ce résultat important du modèle.
A l'échelle de la ZEE de la Nouvelle Calédonie, l'élaboration d'un modèle à mailles fines, a par ailleurs permis de mettre en évidence les points suivants : La Nouvelle Calédonie bénéficie d'un environnement favorable pour le thon germon adulte, particulièrement en période hivernale de reproduction ; Il existe une fenêtre optimale de concentration de proies pour la capturabilité des thons. Les captures réelles semblent en effet coïncider avec des valeurs intermédiaires de concentration des proies plutôt qu'avec des valeurs maximales ; En raison de la dérive des eaux tropicales de surface vers le sud et de l'impact plus profond de la circulation anticyclonique, les températures epi et méso pélagiques sont particulièrement chaudes dans la région calédonienne. ces eaux chaudes semblent avoir un impact sur l'habitat de ponte et d'alimentation du thon blanc et contribuent fortement à expliquer leur présence dans la région ; Ce même phénomène tend à favoriser l'oligotrophie de la région mais la concentration locale des proies semble plus influencée par les processus de divergence/convergence des courants en interaction avec les îles que par la distribution spatiale du phytoplancton. Ce constat tend à invalider les images satellites de la couleur de l'eau utilisée par les armements palangriers pour établir leurs prévisions de pêche. Modélisation de la variabilité saisonnière des concentrations de proies, les cercles noirs représentent les captures réelles, les zones rouges correspondent aux zones de fortes concentration de proies.